La cinquième édition du Ypres Historic Regularity a une nouvelle fois fait pleinement honneur à sa réputation. Dès le départ, vendredi soir, le rythme était particulièrement relevé. Les organisateurs avaient également prévu de nombreuses difficultés de navigation dans les tronçons de régularité. Disputées dans l’obscurité, les Closed Road Stages permettaient de définir une première hiérarchie claire aux avant-postes. Yves Deflandre était la principale victime de cette soirée d’ouverture. En effet, il partait par deux fois à la faute avec sa Porsche, étant ainsi éliminé de la course à la victoire. Samedi, une longue boucle emmenait les concurrents du côté d’Oudenaarde et dans le Hainaut. L’étape venait à peine de démarrer que le leader, Guino Kenis, perdait trois minutes en se retrouvant bloqué. Tentant de récupérer le temps perdu, il commettait deux petites erreurs. Cela permettait à Michel Decremer de s’emparer de la première place avec son Opel Ascona 400, devant Mirko Savic et Geert De Jaeger.
Mais, comme souvent, la décision n’est tombée que lors de la dernière étape. Une journée qui démarrait très tôt. Durant la nuit, les routes de la région d’Ypres avaient adopté des allures de « Monte-Carlo », avec une fine couche de neige et des plaques de verglas traîtresses. Mirko Savic était la première victime de ces conditions hivernales. Après 3 kilomètres seulement, la Porsche orange se retrouvait coincée dans un fossé. Elle était rejointe un peu plus tard par la BMW de Julie Kenis, quatrième à l’entame de l’ultime étape. Elle était sortie de ce mauvais pas par son père, Guino Kenis, qui perdait ainsi toute chance de podium… Après la sortie d’Eddy Snaet et Filip Deplancke, qui garaient leur Porsche dans un profond fossé rempli d’eau, c’était au tour de Michel Decremer de reculer fortement au classement en raison de pneus inadaptés aux conditions de route.
La victoire revenait ainsi finalement au Français Christophe Baillet et à son copilote Pierre Colliard sur leur Ford Escort. « L’an dernier, nous avions loupé de peu la victoire. Cela devait finir par fonctionner. Mais vendredi soir, cela ne démarrait pas bien avec une sonde qui ne fonctionnait pas dans la première RT, ce qui nous faisait directement perdre du temps. Samedi aussi, ça démarrait moyennement. Mais dans la neige, tout allait bien. J’ai aussi par le passé roulé avec une Porsche. Et quand ça commence à glisser, c’est difficile à contrôler. Aujourd’hui, Mirko Savic a visiblement commis une erreur. Et Geert De Jaeger a dû un peu lever le pied. Nous avons aussi fait quelques petites erreurs. Oui, c’était un rallye difficile ce Ypres Historic Regularity. Félicitations aux organisateurs », concluait Christophe Baillet.
Dimanche matin, Geert et Cédric De Jaeger prenaient brièvement les commandes de l’épreuve, mais ils échouaient finalement à 20″ du vainqueur, Christophe Baillet. « Naturellement, on veut défendre sa position quand on mène de la sorte, mais je suis quand même très satisfait. Il était plus intelligent d’arrêter de prendre de risques sur les petites routes glissantes d’Ypres », confirmait Geert De Jaeger.
La bataille pour la troisième place était passionnante jusqu’à l’arrivée. Revenus de loin, Daniel Reuter et Robert Vandevorst s’offraient la troisième place finale. « Nous adorons ce genre de conditions. Dans la neige, le pilotage joue aussi un rôle important. Nous ne regardons généralement pas trop les classements. Et donc, cette troisième place est une agréable surprise », souriait Daniel Reuter.
Autre surprise : la quatrième place revenait aux Allemands Jörg Pöhlemann et Marc Stoll sur leur Porsche 924. L’équipage découvrait Ypres, remontant très fort au classement ce dimanche pour finalement échouer à seulement 0″6 du podium. « Vendredi, c’était très compliqué », reconnaissait Jörg. « Pour notre Porsche, le rythme était parfois trop élevé. Je n’ai pas la puissance ou le couple nécessaires pour tenir le tempo. Les deux autres journées se sont bien déroulées. Et ce dimanche, dans des conditions compliquées, avec une puissance moins déterminante, nous avons regagné beaucoup de places. C’est un résultat inespéré. »
Guino Kenis terminait finalement dans le Top 5, à moins de 2″ du podium… « Pourtant, dans la dernière spéciale, nous avons encore été bloqués durant 14 secondes par une autre voiture. Et ce matin, nous avons tiré Julie hors du fossé. On ne peut tout de même pas laisser sa fille dans cette fâcheuse position… Ce week-end, nous pouvions franchement espérer mieux. Mais dans ces conditions hivernales, je me suis régalé. »
Le Top 10 était complété par Johnny Delhez-Eddy Gully (Ford Escort), Michael Demortier-Baptiste Gengoux (Saab 99), Mario Varrewaere-Pablo Cracco (Nissan Sunny), Arnaud Vander Zypen-Yves Lambert (Alfa Romeo Giulia) et Pascal Nicolas-Benjamin Javaux (Lancia Delta Integrale).
Patrick Van Remoortel s’est imposé avec son Apal Coupé de 1951 dans le Frans Thévelin Trophy, alors que Julie Kenis remportait la Ladies Cup.